LANGUES traduction simultanée allemand-anglais-français


ALTE FEUERWACHE, Bühne


 

03.06.2021  11:00 - 19:00 h (GMT 09:00 - 17:00) 


Une pandémie révélatrice d’un malaise démocratique ? Arts, contestations et utopies en période virale

africologneDIALOGFORUM – FOCUS: POUVOIR.MOUVEMENT.DEMOCRACIE

La pandémie de Corona a relancé la question à savoir qui détermine légitimement la liberté d'expression et de mouvement, qui contrôle qui, et quelles valeurs s'appliquent ou sont suspendues lorsqu'il s'agit de maintenir la sécurité (sanitaire), le bien commun ou l'ordre économique dominant. Comment concilier la défense de la santé collective comme bien public et les restrictions des libertés qui y sont associées?
En Afrique, il existe un déficit démocratique qui se manifeste, d'une part, par une protection insuffisante des droits individuels et des libertés publiques et, d'autre part, sous la forme de modèles économiques inégalitaires qui entraînent une polarisation sociale. Dans un système international caractérisé par d'importantes asymétries de pouvoir, il est nécessaire de repenser la démocratie au-delà des frontières de l'État-nation et d'envisager des pratiques de solidarité internationale qui protègent la souveraineté politique, économique et culturelle des pays africains. Les débats réuniront, entre autres, des artistes, des écrivains, des responsables de mouvements sociaux et des chercheurs. PANELS: 1. l'art comme forme de résistance politique et laboratoire d'utopies d'avant-garde | 2. les libertés civiles et politiques en temps de pandémie | 3. le déficit démocratique en Afrique: la part attribuable aux pays du Nord | 4. les démocraties sans choix et les démocraties qui excluent leurs populations: Que faire?



CONCEPTION Dr. Ndongo Samba Sylla, économiste du développement et auteur/ Sénégal, en coopération avec Kerstin Ortmeier | GESTION/MODERATION Dr. Ndongo Samba Sylla | AVEC Dr. Koulsy Lamko, écrivain, dramaturge, poète et musicien/ Tchad; Aissata Ahmed Bal "Até Aycha", Commissaire d'exposition et chercheuse en droit public, Dakar/Senegal; Smockey, activiste et rappeur/ Burkina Faso; Baba Aye, commissaire à la santé et aux services sociaux, syndicaliste et activiste/Nigeria; Stephanie Sally Wanga, candidate au doctorat, London School of Economics/Angleterre; Sinzo Aanza, auteur/RDC; Firoze Manji, intellectuel et éditeur/Kenya; Sèdjro Giovanni Houansou, auteur/Bénin; Mabrouka M'Barek, intellectuelle et femme politique/Tunisie; Ibrahima Xalil Niang, sociologue/Sénégal, Hamado Dipama, expert de l'anti-discimination/Allemagne

 

Programme



11.00-12.30 h (9H - 10H30 GMT) - Panel 1 : L’art comme forme de résistance politique et laboratoire des utopies

Pour les régimes antidémocratiques, l’art est parfois perçu comme une activité sociale subversive. Les raisons de cette méfiance voire hostilité vis-à-vis des « artistes organiques » ne sont pas difficiles à comprendre. Les arts ont souvent été un canal alternatif d’expression démocratique, un outil d’éducation populaire qui permet de politiser la souffrance, l’injustice, etc. et aussi de mettre en branle des mouvements sociaux. Au-delà de cette fonction de résistance politique, les arts peuvent aussi jouer un rôle d’avant-garde en tant que laboratoire des utopies. En mobilisant les ressources de l’imagination, les artistes ont pu dans des circonstances données participer à faire en sorte que ce qui était réputé politiquement impossible devienne politiquement inévitable. Serait-il temps de mettre l’imagination au pouvoir, comme le réclamait un slogan de mai 1968 ?


Keynote speaker : Dr. Koulsy Lamko
Discutants : Dr. Koulsy Lamko, Aissata Ahmed Bal, « Até Aycha »; Smockey



12.30-12.45 h (10H30 - 10H45 GMT): Intermède



12.45-14.15 h (10H45 - 12H15 GMT)- Panel 2 : Les libertés civiles et politiques en temps de pandémie

La pandémie a remis au goût du jour la question de savoir qui détermine légitimement la liberté d'expression et de mouvement, qui contrôle qui, qui détermine l'opinion, et quelles valeurs s'appliquent ou sont suspendues lorsqu'il s'agit de maintenir la sécurité (sanitaire), le bien commun ou l'ordre économique en vigueur. Il a été constaté dans la plupart des pays, quel que soit leur niveau de développement, que la gestion du covid-19 a fourni le prétexte pour une restriction des libertés civiles et politiques. En Afrique, les classes populaires, notamment les travailleurs de l’économie informelle, ont été particulièrement affectées. Comment concilier les droits des individus et des communautés dans la nouvelle normalité induite par la pandémie à Covid-19 ? Quels équilibres trouver entre la défense de la santé collective comme bien public et les restrictions des libertés que celle-ci peut occasionner ?


Keynote: Baba Aye
Discutants : Baba Aye, Stephanie Sally Wanga, N.N.



14.15-15.15 h (12H15 - 13H15 GMT) : Intermède



15.15-16.45 
h (13H15 - 14H45 GMT)- Panel 3 : Du déficit démocratique en Afrique : la part imputable aux pays du Nord

 

Il existe un déficit démocratique en Afrique qui s’exprime d’une part sous la forme de la protection insuffisante des droits individuels et des libertés publiques et d’autre part sous la forme de modèles économiques inégalitaires qui conduisent à une polarisation sociale. Les raisons de cet état de fait ne sont pas seulement endogènes car elles sont bien souvent consolidées par des dynamiques d’origine externe. Les exemples de dirigeants africains impopulaires soutenus par l’Occident sont légion. Tout comme est largement documenté l’impact économique désastreux des politiques néolibérales dictées par le Fonds Monétaire International et la Banque mondiale. Les politiques migratoires et commerciales inéquitables de l’Union européenne en direction de l’Afrique contribuent également à cimenter des régimes politiques peu soucieux des demandes populaires. Dans un système international marqué par d’importantes asymétries de pouvoir, il est nécessaire de repenser la démocratie au-delà des limites de l’Etat-nation et aussi d’envisager des pratiques de solidarité internationale qui prémunissent la souveraineté politique, économique et culturelle des pays africains.


Keynote : Firoze Manji
Discutants: Firoze Manji, Sèdjro Giovanni Houansou, N.N.



16.45-17.00 h (14H45 - 15H GMT): Intermède



17.00-18.30 h (15H - 16H30 GMT)- Panel 4 : Démocraties sans choix et démocraties qui excluent leur demos : que faire ?

 

Le passage en Afrique des régimes de parti unique de fait ou de droit à des régimes multipartites avait laissé entrevoir l’espoir d’une plus grande participation politique des masses et d’une meilleure prise en compte de leurs besoins et priorités. Au lieu de l’expression de la volonté populaire, l’on a assisté bien souvent à ce que l’économiste Thandika Mkandawire appelait les « démocraties sans choix » (choiceless democracies) et l’économiste Samir Amin « démocratie de basse intensité ». Autrement dit, quelle que soit la personne pour qui vous votez, alternance politique ou pas, les orientations politiques et économiques majeures ne changent pas. Le peuple n’a aucune chance d’être entendu par les pouvoirs en place. Une autre pathologie dont souffre la démocratie représentative en Afrique est qu’elle tend à exclure son demos. La jeunesse qui est la composante démographique la plus importante est souvent marginalisée dans les instances politiques formelles tandis que ses préoccupations font rarement l’objet d’une véritable prise en charge par les politiques publiques. Cette situation n’est cependant pas soutenable comme l’a signalé la révolte en mars 2021 de la jeunesse sénégalaise, qui est venue se poser en régulateur du jeu politique. La question qui est dès lors posée est la suivante : comment penser la pratique démocratique dans des pays à la population majoritairement jeune d’une manière qui encourage leur participation politique et prenne en compte leurs préférences ?


Keynote: Mabrouka M’Barek
Discutants: Mabrouka M’Barek, Ibrahima Xalil Niang, Sinzo Aanza



18.30-19.00 h (16H30 - 17H GMT): Clôture

 

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